Traitement de
reminéralisation.
Les traitements élémentaires de neutralisation ne
permettent pas toujoursde conférer les caractéristiques
optimales souhaitées à toutes les eaux. C'est le cas
des eaux douces contenant peu ou pas de gaz carbonique, ainsi
d'ailleurs que des eaux sursaturées à pH
supérieur à 8,3.
Pour obtenir le résultat souhaité, il est
nécessaire d'appliquer à ces eaux un traitement de
reminéralisation qui leur conférera une
minéralisation supérieure à celle que l'on
obtiendrait par un traitement élémentaire de
neutralisation carbonatée ou non.
Reminéralisation par injection de CO2 suivie d'une
neutralisation par réactifs neutralisants.
En général, il est procédé à
l'injection de gaz carbonique (CO2) dans l'eau, avant l'introduction
ou de filtration par réactif neutralisant.
Ceci s'effectue à la base de colonnes ou de cuves
spécialement aménagées : le CO2 est
injecté par de simples tubes ou mieux par des buselures
calibrées ou des diffuseurs poreux.
On obtient donc de l'eau acidulée contenant donc une certaine
quantité d'acide carbonique (CO2+H2O) dans laquelle le produit
basique (neutralisant de cet acide) sera introduit, ou l'eau acide
sera ensuite envoyée sur un filtre à base alcaline pour
y être neutralisée.
Filtres à base de carbonate de calcium :
Nota : une consommation de la masse filtrante sera donc
effectué en fonction de la quantité de CO2 agressif
présent dans l'eau acide et du % en CaCO3 de cette masse.
NOTA - Solubilité du CO2 :
La solubilité du dioxyde de carbone (gaz carbonique) dans
l'eau, dépend de la température et de la pression
partielle de ce gaz au-dessus de l'eau.
Soit, par exemple, ci-dessous la quantité de dioxyde dissous
dans l'eau pure, au maximum (en mg/l), sous pression de CO2 =
pression atmosphérique.
Notons les valeurs maximum suivantes :
< Nota : lien
sur le CO2>
Reminéralisation par injection de bicarbonate de soude et
d'un sel fort de calcium.
Ce traitement concerne les eaux douces à faible teneur mais
néanmoins sursaturées en CO2 libre.
L'injection de bicarbonate de soude "transforme" le CO2 agressif en
CO2 libre. Il est possible que la seule action du bicarbonate
permette d'atteindre la zone d'équilibre souhaitée.
Le traitement doit être complété (ou
précédé) par une adjonction de sels forts de
calcium, le sulfate de calcium ou le chlorure de calcium, dont
l'utilité est :
Conclusion sur les traitements de reminéralisation.
- de la teneur initiale de l'eau en ions SO42- et Cl- ,
- de l'apport éventuel d'ions de cette sorte par un traitement de coagulation au sulfate d'alumine ou au chlorure ferrique.
Nota : le chlorure ferrique commercial introduit dans l'eau 40% de
son poids en chlorure de calcium anhydre.
VARIANTE POSSIBLE DU TRAITEMENT :
L'injection de CO2 est toujours associée à une
neutralisation, sauf bien entendu, s'il s'agit d'une eau
sursaturée. De plus, ce traitement doit souvent
s'insérer dans un traitement complet de
coagulation/floculation (processus d'agglomération et de
précipitation des particules).
En ce cas, il y a plusieurs possibilités :
Cette dernière manière de procéder, n'est possible que sur les eaux dont le TAC est assez faible pour qu'il n'y ait pratiquement aucune décarbonatation. Son intérêt est double :
- le CO2 est très facilement retenu dans l'eau qui contient alors essentiellement de la chaux et un peu de carbonate.
- le contrôle du traitement s'opère en vue d'obtenir
un pH déterminé en agissant sur le débit de gaz
carbonique beaucoup plus facile à régler que celui de
la chaux. La qualité de la régulation est très
améliorée si l'injection de CO2 se fait en dernier,
juste avant prélèvement de contrôle du pH.
Notons également que si l'injection de CO2 est faite avant
l'entrée d'une filtration, il faut éviter toute chute
à l'entrée sur ces derniers pour éviter le
dégazage.
Remarques finales.
Des difficultés sont quelquefois rencontrées pour
amener les eaux à l'équilibre parfait :
* Si cet équilibre est obtenu par l'injection d'un réactif, le dosage de celui-ci doit être très précis après avoir été déterminé en fonction des caractéristiques de l'eau en fin de traitement. Toute erreur due à un dosage défectueux ou à une modification des caractéristiques de l'eau peut conduire à une eau agressive ou entartrante.
* Une eau trop douce, même équilibrée vis-à-vis du calcaire, ne produira pas un dépôt protecteur souhaité de carbonate de calcium, à moins d'un traitement de recarbonatation que l'on hésite parfois à adopter.
* Il est, en pratique, difficile de conserver à l'équilibre, une eau qui le serait au départ de l'usine de traitement.En effet, toute modification de température rendra cette eau , dans le réseau ou chez l'abonné, soit agressive, soit incrustante.
* Une eau, même parfaitement équilibrée, peut
demeurer corrosive à l'égard des métaux et les
inconvénients qui en résultent durent tant qu'un
dépôt protecteur n'aura pas revêtu la
totalité des surfaces métalliques au contact de
l'eau.
Pour ces raisons, on complète parfois les traitements
d'amenée à l'équilibre exposés
précédemment par un traitement d'inhibition qui
paralyse, en quelque sorte, la capacité agressive ou
entartrante de l'eau.